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Fête des mères


l'odeur de ma mère

A toutes les merveilleuses mamans qui peuplent cette terre et à tous ceux qui n'ont plus l'immense bonheur d'avoir la leur à leurs côtés...

Sacha Stellie; fete des meres; maman; griffures; poésie; textes; recueil de texte,  auteur Bordeaux; idée lecture

" Elle sentait la mousse de chêne, la bergamote et le jasmin
Elle sentait l’élégance, l’intelligence et le chagrin
Elle sentait le passé, la rancœur et les vents de Bretagne
Elle sentait la détermination, la solitude et le vague à l’âme

J’aimais tant respirer ses épais cheveux vénitiens
Emprisonnés dans un ruban de velours
Où la pomme verte et la camomille s’y conjuguaient
Et cette grâce naturelle qui me subjuguait

Elle sentait le chèvrefeuille, la cire d’abeille et le thé
Elle sentait le courage, l’ironie et les pluies d’été
Elle sentait l’audace, l’éloquence et la fantaisie
Elle sentait la fragilité, les regrets et la poésie


J’aimais tant l’écouter me conter ses rires parmi les siens
Ces bouts de bonheur aux milieux des mots sourds
Cette mère et ses sœurs pour qui elles vivaient
Ces êtres chers à qui elles se raccrochaient


Elle sentait les genêts, la bruyère et le varech
Elle sentait la culture, le silence feutré des bibliothèques
Elle sentait les regrets, la colère et la perdition
Elle sentait le manque, la passion et la désillusion


J’aimais tant sentir ses doigts fins caresser les miens
Ses longues et douces phalanges me parler d’amour
Ces précieux instants où le monde ne semblait plus laid
Qui me laissaient penser que plus jamais elle ne s’en irait


Elle sentait les giroflées, la bruyère et l’iris poudré
Elle sentait l’ardoise, le granit et les fortes marées
Elle sentait la vengeance, l’épuisement, jusqu’à la nausée
Elle sentait la honte, le désespoir et la fatalité


J’aimais tant entendre son rire claquer
Regarder ses jupes de satin virevolter
Sa belle main blanche, une mèche, rajuster
Et son regard las parfois s’illuminer

Maintenant tu ne sens plus que les chrysanthèmes, l’effluve du souvenir et l’odeur de l’éternité
Sous ce lit de chêne, te voilà, je l’espère, enfin libérée
A ton image, c’est toi qui as décidé
« Repose en paix » je ne peux que te murmurer

 

 

Extrait de "Giffures" parution 2020, Miller Editions

 


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"Griffures"

 

Un recueil de textes sur les âmes giflées par l'existence.

40 textes courts, 40 personnages

40 tranches de vie, 40 réflexions

 

... Des petits bouts d'existence, des morceaux de gens, de vieux souvenirs, quelques regrets, d'épouvantables douleurs, de lourds constats, une poignée d'actes manqués, des désillusions par paquet, des coups de gueules, des colères sourdes, d'autres implacables, des laissés-pour-compte, des opprimés, de beaux espoirs et bien entendu des jours meilleurs...

 

Car si ce recueil est loin d'être un feel good, il n'en reste pas moins un Sacha Stellie.

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